VERCINGÉTORIX SE REND A CÉSAR (source La Documentation par l'image, 1953) J'observe la gravure: Où est César? A quels signes le reconnaît-on? A quoi voit-on que le siège n'est pas terminé? Je cherche à étendre mes connaissances. - « ...Devant le camp avait été dressée l'estrade du proconsul. Sur le sièqe impérial, César se tenait assis, revêtu du manteau de pourpre. Autour de lui, les aigles des légions et les enseignes des cohortes. En face, la montagne que couronnaient les remparts d'Alésia, avec ses flancs couverts de cadavres. Comme spectateurs, quarante mille légionnaires, debout sur les terrasses et les tours. « Vercingétorix sortit le premier des portes de la ville, seul et à cheval. Aucun héraut ne précéda et n'annonça sa venue, il descendit les sentiers de la montagne et il apparut à l'improviste devant César. lI montait un cheval de bataille harnaché comme pour une fête. Il portait ses plus belles armes. Il redressait sa haute taille et il s'approchait avec la fière attitude d'un vainqueur. Les Romains eurent un moment de stupeur et presque de crainte quand ils virent chevaucher vers eux l'homme qui les avait si souvent forcés à trembler pour leur vie. L'air farouche, la stature superbe, le corps étincelant d'or, d'argent et d'émail, il dut paraître plus grand qu'un être humain, auguste comme un héros. Il fit, à cheval, le tour du tribunal, traçant rapidement autour de César un cercle continu. Puis il s'arrêta devant le proconsul, sauta à bas de son cheval, arracha ses armes, les jeta aux pieds du vainqueur ; venu dans l'appareil du soldat, il se dépouillait pour se transformer en vaincu et se montrer en captif. Enfin, il s'avança, s'agenouilla et, sans prononcer une parole, tendit les deux mains en avant vers César dans le mouvement de l'homme qui supplie une divinité. Les spectateurs de cette étrange scène demeuraient silencieux. L'étonnement faisait place à la pitié. Les Romains se sentirent émus... ». (D'après JULLIAN, Vercingétorix, Hachette).